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Arrivé en ce début d’année 2017, le Leica M10 est prétendument venu pour supplanter son valeureux prédécesseur qu’est le M240. En réalité, il semble que les choses ne sont pas aussi figées et le petit dernier, aussi bon soit-il, ne remet pas fatalement en cause l’existence du M240 qui restera vraisemblablement au catalogue quelque temps encore et solidement ancré dans le sac de nombreux photographes équipés de matériels Leica. Cette coexistence programmée pose donc inéluctablement une question simple ; le M10 se positionne t’il comme une évolution du M240 ou est ’il une véritable révolution voulue par la marque Allemande ?

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Le M240 :

Lancé en 2013, le M240 vint relayer le Leica M9. Ce dernier, premier boitier numérique plein format siglé Leica fut très apprécié, en particulier grâce à son capteur CCD au rendu si caractéristique. Mais c’était aussi un boitier austère à la technologie vieillissante (celle du M8) et le M240 eut pour mission de moderniser drastiquement le boitier phare de la marque.

Et ce fut réussi, malgré la défiance des afficionados de Leica à l’époque de son annonce et de sa sortie, le M240 est un excellent boitier, moderne et technologiquement abouti. Malgré tout et plus encore que pour d’autres marques, il n’est jamais simple pour Leica de mener la conduite du changement. Dans ce microcosme de l’appareil télémétrique, les améliorations qui se veulent porteurs de progrès sont souvent vécues comme un abandon des valeurs historiques de la marque et une entorse à la tradition pour ce que représente le Leica M. Il faut bien comprendre que ce boitier a été dessiné et fabriqué pour la première livrée au début des années cinquante. Il fait donc tout naturellement l’objet d’un attachement viscéral de ceux qui en aime le concept unique. La marque Allemande doit donc faire preuve de beaucoup de discernement et de pertinence dans les choix qui sont faits pour perpétuer l’existence de son boitier devenu légendaire.

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Malgré tout, le M240 apporta un nombre important d’améliorations par rapport au M9. Si le changement de technologie du capteur CCD en technologie CMOS fut controversée et diversement accueilli, le M240 porta en lui de nombreuses avancées propres à donner à ce boitier toute la modernité que l’on était en droit d’attendre au regard de la concurrence sans cesse renouvelée.

L’ensemble capteur/processeur fut réactualisé avec essentiellement un capteur CMOS 24 mégapixels maison qui permit au M240 de proposer non seulement une meilleure définition mais aussi une progression notable de dynamique de montée en haute sensibilité. Bien évidemment, pour ceux qui aiment le rendu si particulier des couleurs du capteur CCD du M9, ce capteur CMOS fut l’objet de nombreuses critiques voire d’incompréhension. Malgré tout, il s’agit à mon sens d’un choix délibéré et habile de la part de la marque Allemande car la technologie CCD s’essoufflait et on arrivait aux limites de ce qu’elle pouvait proposer, essentiellement en dynamique et haute sensibilité ainsi que pour la vidéo. C’est donc tout naturellement que le choix d’un capteur CMOS s’imposa pour pérenniser et assurer la progression future des capteurs. Il est d’ailleurs à noter que Leica ne fut pas la seule marque à abandonner le capteur CCD lors de cette période, d’autres constructeurs furent aussi obligés de se détourner de cette technologie devenue trop limitée.

Et puis, ce fut le boitier même du M240 qui fut l’objet d’un lot important de corrections pour le rendre plus actuel, le M9 ayant accumulé un gros retard au regard de ce que proposait la concurrence. Un écran enfin digne de ce nom pour un boitier de ce prix, une batterie très endurante, le Live-View et le focus-peaking, la possibilité de monter un viseur électronique et des optiques R… Toutes ces améliorations ont donné au M240 le profil type d’un boitier réussi et actuel, réactif et agréable à utiliser au quotidien, offrant en outre une excellente d’image. Bien évidemment et impossible d’occulter ce paramètre supplémentaire dès que l’on aborde la logique photographique Leica, il fut servi par une gamme optique pléthorique, tant en nombre qu’en possibilité de rendus. C’est clairement un fait lorsque fait le choix d’un boitier Leica, la gamme optique offre une diversité impressionnante qui va de la restitution d’images très moderne avec les optiques actuelles jusqu’au rendu résolument plus doux et vaporeux des objectifs anciens.

Le M240 ne déroge pas à la règle et les résultats obtenus seront comparables à ceux recherchés pour constituer une bonne chaine hifi à savoir qu’il s’agit plus de réussir le mariage personnel des divers éléments assemblés que d’additionner les divers éléments. Comme pour tous les autres boitiers de la marque, il faudra faire le choix personnel selon ses goûts du boiter et de l’optique pour obtenir un ensemble cohérent. Cela semble simple et rapide de prime abord et pourtant, il faudra parfois chercher activement et tester pour arriver à un résultat parfaitement satisfaisant. Il n’est pas rare de voir des personnes acheter et revendre très rapidement leurs objectifs Leica car déçus du rendu pourtant fortement plébiscité par d’autres utilisateurs. C’est d’ailleurs pour cela que je conseille toujours, lorsque cela est possible, de procéder soi-même à un véritable test réel d’une optique que l’on souhaite acquérir. L’avis d’un autre utilisateur n’étant évidemment pas inutile mais se doit de rester un simple avis consultatif.

Propriétaire d’un M9 à l’annonce du M240 en novembre 2012, j’ai donc pris ma place sur liste d’attente et attendu patiemment (mensonge éhonté) l’appel du Leica Store. Ce n’est que fin mars 2013 que le téléphone sonna enfin pour m’annoncer l’arrivée de mon exemplaire noir. Inutile de dire que les premiers jours avec ce boitier furent un plaisir de tous les instants. Le M240 est et restera dans mon esprit bien évidemment un formidable appareil photo. Son déclenchement feutré et si caractéristique m’accompagnera pendant pratiquement trois années pour des milliers d’images, tout aussi à l’aise dans la rue, en concert, en studio ou sur les plages de la côte d’Opale.

Son relatif embonpoint ne m’a jamais réellement posé de problème. Le passage du M9 au M240 a été pour moi une vraie avancée car j’ai véritablement eu la sensation d’avoir un appareil abouti, solidement construit et fiable. Leica tenait là un succès mérité et passait haut la main la difficile transition post M9.

Fort de ce succès, le M240 sera décliné dans des versions différentes, M-D (sans écran arrière), M262 pour une livrée sans vidéo et construction plus légère, jusqu’au M-P qui est l’évolution du modèle initial intégrant un buffer de 2Go ainsi qu’un écran Saphir réputé inrayable.

Le Test du M240

DNG bruts du M240

 

Le M10 :

2017, le temps est donc venu de remplacer le vénérable M240. Très honnêtement, au vu des caractéristiques et qualités indéniables affichées par ce boitier, je me demandais vraiment ce que pourrait bien faire les ingénieurs de la firme Allemande pour nous concocter un appareil à la fois novateur mais toujours empreint de cette tradition forte qu’exige un nouveau Leica M. 

Et bien il est clair que les dits ingénieurs ont bien travaillé pour nous sortir ce Leica M10. Le tour de force étant pour moi de conserver l’esprit d’un M moderne et taillé pour l’avenir en revenant aux fondamentaux de ce qu’est et restera ce boitier légendaire, à savoir en premier lieu une machine à faire des images.

La première des nouveautés qui à mon sens fera date et qui démontre clairement la volonté de Leica de redonner à cet appareil ses fonctions des plus basiques est la taille très amincie de sa morphologie. Le Leica M10 a fait une belle cure d’amaigrissement lui permettant de faire jeu égal avec les Leica M6 et M7. Sans être essentielle ou profondément déterminante au sens pratique du terme, cette caractéristique est très importante si l’on considère la symbolique de la chose. Ce ne sont pas les quatre millimètres de moins qui changent la donne totalement, la grosse densité du boitier faisant d’ailleurs apparaitre à certains le M10 comme plus lourd que son prédécesseur. C’est plutôt ce retour à une taille jusque-là réservée au film qui annonce la volonté affichée de Leica de faire de ce M10 un appareil destiné à la photographie exclusivement.

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Toujours dans cet esprit pragmatique et prenant à contrepied les plus tehnophiles des observateurs, Leica a fourni des efforts importants pour doter son petit dernier d’un meilleur viseur optique. A l’heure où les bureaux d’études se penchent sur les énormes possibilités et très gros potentiel que laissent entrevoir la visée numérique, Leica s’est attaché à rendre son viseur télémétrique meilleur que jamais. C’est donc un viseur optique très clair et défini, sensiblement meilleur que les M8, M9 et M240, qui équipe le M10. Les porteurs de lunettes ayant véritablement fait l’objet d’une attention toute particulière pour obtenir un confort de visée maximal. Dans mon cas (je ne porte pas de lunettes), étant tout particulièrement friand d’optiques à très grandes ouvertures, je dois avouer que ce viseur me permet d’utiliser mon Noctilux f/0,95 sans difficultés majeures et avec de très bons résultats. Malgré tout et afin d’assurer les utilisateurs de pouvoir exploiter leur optiques les plus pointues dans toutes les conditions même les plus dégradées ; longues focales, optiques extrêmes et zooms R, objectifs à très grandes ouvertures… Leica a conservé la possibilité d’équiper le M10 d’un viseur numérique. Il s’agit tout simplement de la Visoflex, accessoire déjà utilisé sur les Leica T et certains modèles X. Meilleure que l’EVF-2, elle fera le travail sans être cependant au niveau des cadors de ce genre de dispositif (Leica SL, Leica Q…).

Reste le cœur même d’un appareil numérique, à savoir la qualité d’image, pour juger ce Leica M10 face à son prédécesseur. Les spéculations les plus diverses ont alimentées les discussions avant l’annonce officielle des caractéristiques techniques du M10. Une fois encore, Leica a démontré sa volonté farouche de faire de cet appareil un outil photographique prioritairement. La définition a été maintenue à 24 mégapixels, on en conclura donc que Leica considère cette valeur comme nécessaire et suffisante pour un équilibre avéré. Fabriqué par le même constructeur que celui du M240, la filiation apparaitra comme évidente dès les premières images. Le processeur, si déterminant (et pourtant si souvent oublié), est une version améliorée du Maestro II, lui-même issu des modèles S et SL. Autant dire qu’il est parfaitement dimensionné pour piloter le boiter de la manière la plus efficace possible. Ce M10 délivre donc des images très équilibrées avec une colométrie qui fait d’emblée penser à celle de la célèbre diapositive Kodachrome. La montée en isos se fait très facilement et les résultats jusque 6400 isos sont particulièrement remarquables, à mon sens équivalente à ce que permet le M240 à 2000/2500 isos. La dynamique est elle aussi en progrès même si cela est moins significatif. La balance des blancs est d’une justesse jusque-là inégalée chez Leica. De véritables améliorations donc par rapport au M240.

Plus anecdotiques, deux autres particularités notables renforcent le postulat faisant du M10 un appareil photographique avant tout efficace et réactif à la prise de vue. Le premier de ces éléments est la roue codée dévolue à la sensibilité qui se trouve sur le capot supérieur du boitier. Au-delà du clin d’œil évident à ses illustres ainés argentiques, cette roue immédiatement accessible donne l’opportunité de changer de sensibilité à la volée sans avoir le besoin d’accéder aux menus. C’est très bien vu et le but est atteint avec ce dispositif simple, très pragmatique et qui s’avère particulièrement agréable en séance de prises de vue. Le deuxième de ces éléments est le menu interne du boitier qui donne accès d’emblée à sept fonctions paramétrables nommées favoris qui permettront donc de pouvoir modifier les dites sept valeurs en accès direct dès l’activation du menu. Comme pour la roue codée, ce parti pris permet véritablement de gagner un temps précieux à la prise de vue avec un boitier paramétré à sa main, sans recherches fastidieuses et chronophages au sein des pages de menus. C’est délicieusement facile…

Vous l’aurez compris, le Leica M10 est à mon sens une vraie réussite. Un boitier bien dans l’esprit Leica, essentiel et pragmatique, avec pour destination unique et exclusive de faire des images, le plus simplement du monde. L’objectif est clairement atteint.

Le Test du M10

DNG bruts du M10

 

L’heure du choix ; M240 ou M10 ?

Alors que sera l’incidence de l’arrivée du M10 par rapport au M240 ? La question est clairement posée car d’une part, les commandes et livraisons de M10 influent bien évidemment fortement sur le marché de l’occasion avec une profusion de M240 qui se présente et potentiellement de belles affaires à réaliser. D’autre part, les possesseurs de M240 se posent légitimement la question de savoir s’ils doivent acquérir le nouveau venu.

Une chose est certaine, le M240 reste un excellent parti, que ce soit pour un renouvellement de boitier Leica ou une première acquisition. Plus encore lorsque l’on peut le toucher à 3000/3500€ (4000/4500€ pour un MP240), ce qui correspond à sa valeur actuelle sur le marché de l’occasion. Comme dit, c’est un boitier fiable, solidement construit et qui délivre une qualité d’image impressionnante une fois couplée avec les optiques de la gamme Leica. Son capteur est juste, la colométrie d’excellent niveau, la dynamique très bonne et la montée en sensibilité maitrisée jusque 3200isos lorsque le post-traitement est adapté.

En acquérir un dans cette ordre de prix est évidemment une très belle affaire et les possesseurs de M8 ou de M9 qui lorgnaient sur ce boitier sans pouvoir l’acquérir à sortie peuvent se frotter les mains, voilà une très belle opportunité de se doter d’un excellent boitier à un prix somme toute raisonnable dans l’univers Leica. Il faudra juste, pour ces derniers, consentir à délaisser leur précieux capteur CCD car les propriétaires de M8 et M9 sont souvent très attachés à cette technologie. Qu’ils se rassurent, bien peu de personnes qui sont passées d’un M8/M9 au M240 ont regretté leur choix. Il est parfaitement possible de s’approcher très près du rendu du capteur CCD avec un M240. Il faudra aussi prendre en compte le fait que seul le M240 permet de réaliser des vidéos. Si cette fonctionnalité est nécessaire dans sa pratique, pas d’alternative possible car elle n’est disponible que sur le boitier.

 

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Ceci dit, qu’apporterait donc réellement l’acquisition du M10 au possesseur de M240 ? Et bien un peu de tout. Le Leica M10, hormis la vidéo, fait tout ce que fait le M240, mais en mieux. Le format, le viseur et la qualité d’images essentiellement témoignent des quatre années d’étude et des avancées technologiques qui permettent à ce boitier de progresser sensiblement. Cependant, il faut bien comprendre que l’heure n’est plus aux progressions spectaculaires que nous avons pu vivre ces dernières années. La photographie numérique arrive malgré tout à maturité et il sera de plus en plus difficile pour les constructeurs de nous proposer des concepts novateurs ou des progrès techniques sensibles. Leica a donc pris le parti évident de revenir à des basiques et de faire de ce M10 un outil photographique complet mais à la fois simple, exclusivement et totalement orienté sur l’efficacité à la prise de vue. N’en déplaise aux technophiles avides de nouveautés et de fonctions pléthoriques bien souvent inutiles, ce n’est pas pour aujourd’hui encore que la marque Allemande cédera un pouce de terrain aux sirènes de l’omnipotente électronique pour faire perdurer son boitier légendaire.

Alors oui, le M10, pour celui qui dispose des fonds nécessaires, est un vrai bon parti quand il s’agit de choisir son appareil photo, c’est même son intérêt principal car il est véritablement l’archétype même de la machine à faire des images. Sans dévaluer le moins du monde le M240 qui reste un excellent boitier, le M10 correspond sans doute plus encore à l’esprit photographique Leica avec son format plus fin, son viseur si clair et cette ergonomie simplifiée pour accompagner le photographe de façon plus efficace encore. L’argent pourra bien évidemment être un frein à son acquisition, que ce soit en upgrade ou en premier achat, mais pour celui qui en a le budget, aucun doute que c’est le boitier à acheter.

En conclusion :

A sa sortie début 2013, le M240 se devait d’être un boitier polyvalent, orienté à la fois sur la photographie mais aussi un outil technologique complet doté de la vidéo par exemple.

Depuis, Leica a lancé des produits plus technophiles qui permettent d’associer les deux disciplines. Je parle bien évidemment des Leica SL et Leica Q, belles réussites de technologies avancées au service de l’image au sens général du terme. Ces deux boitiers autofocus, équipés de viseurs électroniques et qui permettent de filmer en 4K sont venus combler ceux qui souhaitaient des produits complets et très aboutis techniquement. Le Leica SL réussi l’exploit de monter facilement tout ce qui existe en objectifs Leica, qu’elle que soient les montures (M, S, SL, R, T) et qu’elle que soit la génération, le tout avec un ensemble capteur/processeur de très haut niveau et un viseur électronique extraordinaire. De son côté, le Leica Q propose un compact très haut de gamme avec un viseur électronique de haute tenue, un ensemble capteur/processeur excellent, le tout servi par une optique fabuleuse.             

Le Leica M10 s’annonce donc dans un contexte très différent de celui du M240 début 2013. La marque Allemande a choisi délibérément de redonner au M ses lettres de noblesse en tant qu’appareil photo, ceci au sens stricte du terme. J’en veux pour preuve le slogan arboré sur la présentation du site internet Leica, à savoir « L’appareil photo ». Slogan volontairement minimaliste, très évocateur et parfaitement à contrecourant de ce que propose la concurrence.  

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A croire que la stratégie de Leica est en réalité bien pensée depuis plusieurs années. Je vais d’ailleurs me risquer au petit jeu de la spéculation stratégique de Leica. A mon sens et au regard des faits, je dirais que les ingénieurs de la firme se sont tout d’abord fendus d’un boitier numérique haut de gamme intégrant toutes les technologies de l’époque, j’ai nommé le M240. Ce boitier étant en l’état un (super) boitier de transition dans la genèse Leica. Puis, ils ont pris le temps de mettre en route le Leica Q et ensuite le SL, deux boitiers très évolués technologiquement, propres à satisfaire les technophiles les plus exigeants. Une fois cette gamme bien assise et à l’heure de renouveler le Leica M, la place était donc désormais libre pour annoncer un boitier orienté photographie uniquement, dans la parfaite lignée des grands boitiers argentiques qu’on été par exemple les Leica M3, M4, M6, M7… Cette théorie peut paraître hasardeuse et n’est peut-être que le fruit de mon imagination mais il me semble que cette stratégie pourrait être à terme payante car elle permet sans doute d’attirer de nouveaux clients tout en conservant les plus fervents supporters de la marque qui ne jurent que par le M traditionnel.

Il s’agit pourtant de répondre à la question initiale qui était, « Leica M10, évolution ou révolution ? ».

Chacun pourra bien évidemment se faire son propre  avis mais deux choses semblent très claires. La première est que le M10 ne fait pas du M240 un boitier complètement dépassé car ce dernier est une version numérique du M très aboutie. Techniquement, rien de déterminant ne poussera spécifiquement le propriétaire d’un M240 à le revendre pour acquérir le M10. On pourrait donc considérer que le M10 n’est qu’une évolution du M240.

Malgré tout et à mon avis, la révolution ne se situe pas sur le plan technique. Que le M10 fasse tout un peu mieux que le M240 est non seulement une évidence mais aussi une nécessité car dans le monde numérique, chaque nouvelle référence se doit de supplanter coûte que coûte son prédécesseur. La révolution M10, si elle doit exister, se situe ailleurs. Elle préfigure certainement de la volonté de Leica de perpétuer encore et encore la légende du M en se recentrant obstinément sur le souhait de continuer à produire le plus bel appareil photo, spécimen unique d’un modèle simple et diablement efficace.

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