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Encore une nouveauté chez nos voisins Allemands avec ce Leica SL qui vient bousculer un certain nombre de dogmes dans l’univers feutré de Leica. Quelques semaines après l’arrivée du Leica Q qui nous réservait son lot de surprises et d’innovations technologiques, c’est donc un Reflex sans miroir qui surgit dans la gamme de la firme à la pastille rouge. Décidément, en cette année 2015, Leica aura engagé la surmultipliée pour essayer de tenir en respect ses concurrents les plus redoutables.

Alors, que nous réserve ce boitier aux formes anguleuses et à l’aspect qui peut paraître austère de prime abord ?

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Prise en main :

Disons le tout de suite, le boitier est remarquable. Habitué aux matériels de la marque Allemande, le soin apporté à la construction est une évidence, plus encore que tout ce que j’avais pu manipuler avant. Dire que le SL est bien construit est un doux euphémisme. L’ensemble respire la solidité et l’extrême sérieux apporté à sa fabrication.

Une fois en main, on peut aisément constater du sérieux apporté à la production de cet appareil, il est en fait question d’un bloc d’aluminium et de verre excellemment ajusté qui confère au boitier l’aspect de l’objet extrêmement luxueux mais surtout d’une solidité sans égale. Je précise d’ailleurs que pour ma part et ayant vu le Leica SL dans un premier temps en photo, je dois reconnaître que j’ai été pour le moins impressionné une fois en main. Plus que le poids (850g environ), c’est la densité de l’objet qui force le respect. L’assemblage est parfait, d’une absolue rigueur qui ne peut être appréhendée qu’une fois ayant l’objet en main. Il faudra donc se présenter en magasin et pouvoir le manipuler pour apprécier vraiment le travail réalisé par Leica. Le revêtement utilisé est le même que celui qui équipe le Leica Q avec une préhension et une sensation tactile très agréable. Les joints et trappes sont remarquablement étudiés pour assurer une étanchéité maximale. Le logement pour les deux cartes mémoires est très pratique et parfaitement intégré au boitier, de même que le principe de batterie sans trappe avec son astucieux système d’auto verrouillage qui témoigne de la vocation professionnelle de cet appareil. L’écran arrière est très beau, parfaitement intégré, traité antireflets et anti-rayures.    

Une critique (hormis l’esthétique générale mais cela est parfaitement subjectif) pourra être formulée à l’encontre de la poignée du Leica SL qui me semble affublée d’un embonpoint qui pourra en gêner certains, notamment pour ceux ayant de petites/moyennes mains. Pour avoir fait un test de plusieurs heures avec le boitier et des optiques plutôt conséquentes (zoom 24-90 et Noctilux 50mm f/1,0), je n’ai pas ressenti de problème particulier même sans aucune sangle. Malgré tout, une poignée de préhension plus fine aurait nettement amélioré la prise en main qui reste bonne mais sans plus. Ce me semble être  un point important pour un reflex qui se veut professionnel.

Sans être exceptionnelle, l’autonomie est bonne puisque la batterie permet de faire environ 400 images avec une charge et pour une utilisation normale avec les options activées telles que la Wifi et le GPS. Cette batterie présente d’ailleurs l’avantage de ne pas être enfermée dans une trappe mais d’être directement accessible, ce qui permet un changement très rapide et efficace. 

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Autre nouveauté qui ne devra pas passer inaperçue, ce Leica SL est enfin doté d’un système de nettoyage du capteur à ultra-sons. Il aura fallu attendre 2015 et ce boitier de type reflex pour obtenir enfin de série un équipement qui est intégré depuis une décennie sur les appareils de la concurrence. Réjouissons-nous et espérons que cela soit le signe d’une constante sur les futurs appareils de la marque Allemande.

Au rayon des équipements, le Leica SL est particulièrement complet puisqu’il revendique ce même statut professionnel avec entre-autres ; Processeur ultra-rapide Maestro II (issue du Leica S), buffer de 2 Go pour une cadence de 11 images/seconde, video 4K à 30 images /seconde, port USB 3.0, GPS intégré, Wifi, application dédiée Leica SL, port HDMI, prise synchro-flash… 

 

Premières images :

La phase d’observation extérieure terminée, l’œil se porte naturellement au viseur 4K baptisé EyeRes. Et là, je dois dire que c’est plutôt un choc. Le viseur est superbe, grand, large, très défini. Bien que numérique, il est d’une clarté et d’une définition assez incroyable. Il est à noter que les progrès réalisés sur les viseurs numériques ces derniers mois sont proprement hallucinants et d’autres améliorations notables sont encore à attendre. Très décrié mais de plus en plus performant, comme tout viseur numérique, il permet en outre une visualisation immédiate et plutôt fiable de la prise de vue.

Le viseur du Q faisant déjà étalage de ces progrès notables, celui du SL fait encore franchir un palier à cet accessoire technologique qui n’en doutons pas sera voué à équiper la plupart des appareils de demain. Quelle que soit l’optique utilisée, la visée est excellente, définie au point qu’avec un Noctilux, nul besoin de loupe ou quelconque artifice supplémentaire pour être précis, c’est bluffant. Au point que le focus-peaking (efficace) n’est pas indispensable pour une mise au point précise. En réalité, nous sommes plus dans la dimension d’un viseur moyen-format que celle d’un appareil plein format 24×36.

La deuxième chose frappante avec le SL, c’est le feutré du déclenchement pour un reflex. Un véritable plaisir que de déclencher car le bruit est léger, très agréable et renforce encore le sentiment de confort et de robustesse du boitier. Le passage du M9 au M240 avait déjà apporté son pesant de satisfaction sur ce plan, le SL rajoute encore un peu plus de discrétion et du sentiment de force tranquille qui se dégage de ce boitier.

Pour ce qui est de l’ergonomie, le Leica SL est pensé différemment de tout ce que j’ai pu tester avant. Quatre boutons multifonctions encadrent l’écran arrière (directement inspiré du Leica S). Ces quatre boutons permettent d’afficher chacun un menu par simple pression. Une pression plus longue permet d’engager une fonction qui pourra être programmée à loisir. Deux autres touches de fonctions programmables sont disponibles et un joystick très agréable permet une navigation rapide dans les différents menus. L’écran arrière est tactile, ce qui simplifie certaines commandes de validation ou de navigation comme par exemple le défilement des images ou les fonctions de zoom.

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Déroutante dans un premier car réellement unique, cette ergonomie est très intuitive une fois la phase d’appropriation passée, ce qui est très rapide en réalité car beaucoup plus simple qu’il n’y paraît. Autre élément qui donne au boitier un confort supérieur encore, c’est l’écran situé sur le dessus de l’appareil et qui fait apparaître les fonctions vitales de l’appareil ; mode programme, ouverture, vitesse, sensibilité, état de charge de la batterie…   A la manière des reflex japonais, cet écran est vraiment très pratique pour visualiser en un coup d’œil l’ensemble des paramètres de prise de vue. La qualité de l’affichage minimaliste en blanc sur fond noir avec rétro-éclairage automatique est très appréciable car d’une efficacité encore une fois redoutable.

Au final et comme pour chaque Leica, la simplicité est de mise pour une recherche de l’efficacité maximale au service de la photographie. Une fois la prise en main réalisée, l’impression de faire corps avec l’outil est une évidence.

 

L’autofocus :

Autant le dire de suite, celui qui pense que Leica rime uniquement avec mise au point manuelle devra prendre un Leica SL en main pour se rendre compte que la marque Allemande sait aussi concevoir un autofocus de course, couplé  à la cadence permise de 11 images/seconde, le SL est très véloce. Avec le zoom dédié de la marque (24-90 mm f/2,8-4), la mise au point est instantanée quelles que soient les conditions de prise de vue. Le délai de mise au point entre courte distance et infini est aussi très rapide. Autre élément à prendre en compte au delà de cette grande réactivité, c’est le silence quasi-absolu à la mise au point. Seul le mode rafale à 11 images/secondes pourra mettre en défaut le SL par rapport aux meilleurs reflex professionnels car il reste à valider le fait que toutes les images sont nettes. Je vous avoue ne pas avoir pu faire le test personnellement.

La couverture de l’autofocus peut se faire selon trois méthodes :

  • Zone unique placée au choix sur le capteur qui peut se déplacer sur 90% de la surface du capteur.
  • Bloc de 9 zones placé au choix sur le capteur.
  • Mode multizone sur 37 points en losange ou 49 points en rectangle.

A noter que le mode multizone permet une couverture totale ou presque, ce qui est un très bon point pour le SL. N’étant pas un hyper spécialiste du mode Autofocus, je me garderai bien de porter un jugement de valeur extrême sur le dispositif choisi par Leica. Par contre, à l’évidence, Leica a su doter le SL d’un système Autofocus extrêmement performant, qui saura rivaliser avec les meilleurs du marché. Déjà impressionné par celui du Leica S que j’avais eu l’occasion d’essayer, je dois dire que j’ai été bluffé par l’Autofocus du SL. Redoutable d’efficacité, il semble que la combinaison processeur Maestro II et algorithmes d’évaluation ont permis à Leica d’offrir aux possesseurs du SL un Autofocus de haute volée, digne des meilleurs reflex du marché, un bon point au crédit de cet appareil même si la taille des objectifs pourra rebuter l’aficionados le plus acharné.

 Parce qu’à ce niveau, il est particulièrement compliqué pour un utilisateur de Leica M de se projeter avec un objectif de l’encombrement et du poids de ce 24-90mm. Pour un utilisateur de reflex et zoom professionnel de type 24-70 f/2,8, pas de souci particulier, le gabarit est sensiblement équivalent à cette combinaison avec une plage focale légèrement plus large. Pour le Leicaiste orienté Leica M et ses optiques associées, il sera nettement plus difficile de se doter du combo Leica SL-Zoom. Je reviendrai plus loin sur l’opportunité d’associer le Leica SL avec des optiques M ou R.

Par contre, rien à redire à mon sens concernant la qualité optique de ce zoom. Sans être exceptionnel, il est très bon en toutes circonstances et fait très bien son travail en offrant une excellente netteté à toutes ouvertures, un bokeh agréable et des micro-contrastes prononcés. Doté d’une stabilisation d’image, il permettra de prolonger les temps d’exposition pour élargir les possibilités de prise de vue.

 

La qualité d’image :

 Un capteur 24 Mpx sur un boitier à caractère professionnel en 2015, Les ingénieurs de Leica se seraient ils trompés d’époque. A l’heure où la concurrence à de nouveau enclenché la course aux boitiers bodybuildés en pixels, Leica reste sagement au capteur 24 Mpx, c’est à dire au même niveau que le M240 sorti en 2013. Je pense que l’esprit de ce SL est de concilier l’ensemble des performances et non de privilégier un élément en particulier, notamment un capteur sur-dimensionné.

Le Leica SL se veut un ensemble cohérent, très réactif, très rapide avec une qualité d’image constante quelles que soient les conditions de prise de vue. Il est donc le fruit d’une association d’un capteur 24 Mpx qui démarre à 50 isos,  d’une vitesse maximale à 1/8000s, d’un processeur surpuissant (déjà évoqué), d’un autofocus de course, d’un buffer de 2Go pour une cadence de 24 images/seconde. L’ensemble a été conçu pour une recherche de l’efficacité totale tout en assurant d’une qualité d’images constante dans l’excellence y compris en mode rafale maximum. Sa vocation est donc bien celle d’un reflex à l’aise sur tous les terrains pour garantir des images top-niveau en toutes circonstances.

Par rapport au capteur du Leica M240, on constatera une progression malgré tout sensible du capteur 24 Mpx qui équipe le Leica SL. La montée en isos est meilleure et les 6400/12800 isos seront utilisables sans contraintes, les 25600 isos possibles au prix d’un traitement rigoureux du DNG. La filiation avec le capteur du Leica Q, même si elle n’est pas avérée,  semble tout de même probable. Le traitement des fichiers est en tout cas très proche. La dynamique est très bonne, quelque peu améliorée par rapport au M240. Il ne s’agit pas de révolution dans ce cas précis mais plutôt d’une évolution dans ce qui reste à mes yeux le véritable facteur important de progression de la photographie numérique.  Cette progression est certaine mais relativement lente.

Le test du Leica Q : https://fae59.com/2015/06/15/le-leica-q/

Le parti-pris de Leica sur la qualité d’image me semble sans équivoque, un choix de capteur maîtrisé en nombre de pixels mais avec la nécessité que chacun d’eux soit exploité totalement. Les objectifs de la marque permettent sans réserve un résultat optimisé. Parce que la véritable réussite résulte du mariage d’un capteur, du traitement interne de l’image et des optiques associées. Depuis le M8, les boitiers Leica et objectifs ont cette particularité d’un rendu d’image moins numérique que les autres marques en essayant de restituer un grain à la fois présent mais esthétique qui rend la photographie moins chirurgicale et froide que la concurrence. On reconnaîtra que la montée en isos est souvent meilleure chez Sony par exemple mais le choix de Leica est assumé. Le Leica SL ne déroge pas à cette règle et le rendu d’image est très agréable encore une fois, l’association capteur/traitement/optique étant une vraie réussite. Il me semble d’ailleurs que la réussite technologique d’un boitier passe par cette association qui se doit d’être la plus cohérente possible pour donner aux utilisateurs la garantie de beaux résultats, plus que la performance d’un élément en particulier. Comme pour une chaîne Hifi par exemple ou une association judicieuse et opportune est plus intelligente que l’assemblage déséquilibré avec un élément surdimensionné par rapport aux autres.  

Attention, de prime abord, les images brut (DNG) paraîtront très douces et il conviendra de les muscler quelque peu au niveau du contraste notamment pour en obtenir la quintessence. Il semble que ce choix ait été fait par Leica sciemment pour permettre une plus grande latitude en post-production. Aucun souci particulier avec le logiciel Lightroom 6 dont la licence est fournie avec l’appareil.  Je n’ai pas testé les résultats en jpg direct, n’utilisant jamais ce type de fichier sur des boitiers de ce niveau.

 

Quelles optiques :

Le zoom Vario-Elmarit SL 24-90mm f/2,8-4 Asphérique sera l’option choisie pour celui qui souhaite bénéficier  de l’autofocus hyper réactif et d’une plage de focales propre à tout faire, de la proxi-photo au portrait sous toutes ses formes. Très volumineux, il est très performant et très bien étudié pour garantir d’excellents résultats en toutes circonstances. Deux autres objectifs dédiés SL verront le jour l’année prochaine, un zoom Vario-Elmarit SL 90-280mm f/2,8-4 Asphérique et un Summilux 50mm f/1,4. Si l’arrivée différée du zoom à plus longues focales ne surprend pas, j’ai malgré tout un peu plus de mal à comprendre que la focale fixe ne soit pas disponible immédiatement avec le SL.  Cela aurait sans doute permis au nouveau venu d’attirer les utilisateurs qui ne s’équipent que de focales fixes et qui rejetterons donc d’emblée le SL.  La logique est certainement de disposer d’un zoom trans-standard équivalent aux 24-70 f/2,8 orientés équipement professionnel de la concurence.  

Mais pour le SL, Leica met en avant un concept de bagues adaptatrices qui permettra de monter toutes les optiques M, R, S, T & Ciné. Ce qui signifie que facilement, pratiquement toutes les optiques Leica existantes pourront accompagner le SL. Effectivement, le système est un dispositif à bagues mais dans le cas présent, il est  assumé pleinement par Leica en commercialisant toutes les bagues idoines dans les semaines qui viennent (certaines étant déjà disponibles comme celle pour les objectifs à monture M ou R). De plus, le Leica SL a été développé pour une optimisation des résultats, c’est pour cela que Leica propose ses propres adaptateurs  étudiés pour des résultats maximums avec toutes les optiques Leica quelle que soit la monture. Les premiers tests réalisés ici où là tendent à corroborer cette optimisation, notamment avec les optiques R ou M, du grand angle au téléobjectif. En ce qui me concerne, j’ai pu tester avec un Noctilux-M 50mm f/1,0 & f/0,95, un Summarit-M 90mm, un Summicron-M APO 50mm, un Summicron-M 28mm et un Elmarit-R 135mm. Rien à redire sur les résultats qui sont excellents avec le Leica SL, à mon sens strictement équivalents à ceux obtenus avec un Leica M. La mise au point souvent plus précise avec le viseur numérique permettra même souvent de gagner en précision par rapport à un Leica M et donc d’exploiter mieux les optiques utilisées.

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Je vais m’attarder un peu plus sur l’utilisation du SL avec un Noctilux. Que ce soit pour ce type d’objectifs extrême ou pour les longues focales qui posent bien souvent problème sur le Leica M (les heureux possesseurs d’un Summilux 75mm par exemple seront aux anges), le Leica SL est royal. Que ce soit en terme de confort de visée, de précision ou de rapidité, le SL permet facilite la mise au point de manière radicale. A cela une raison essentielle, le viseur qui encore une fois est excellent même si certains pourront lui reprocher un  contraste trop marqué (et l’absence de réglage à ce niveau). Malgré cela, la qualité du viseur numérique (sans égale à ce jour toutes marques confondues) permet la mise au point avec un Noctilux tellement facilement que la loupe et le focus-peaking ne seront même pas utiles pour obtenir des résultats supérieurs à ceux obtenus avec le télémètre.  Autre avantage avec les objectifs à très grandes ouvertures, le fait de disposer d’un démarrage à 50 isos et d’un obturateur à 1/8000s permet en outre d’envisager d’utiliser des optiques tels que les Summilux ou Noctilux sans obligation d’ajouter un filtre gris-neutre, ce qui est un avantage certain dans des conditions de lumière extrêmes. Pour rappel, le Leica M ne permet que de pousser le 100 isos (200 isos natif) et la vitesse d’obturation maximale à 1/4000s.

 

Le Leica SL à la place du Leica M :

L’arrivée de ce boitier dans l’univers Leica est un événement important car même si ce n’est pas sa vocation première, sa propension à accueillir tous les objectifs de la marque amènera inévitablement la question de savoir s’il est à même de remplacer le Leica M. 

Pour certains, très attaché à leur système M depuis des années, difficile d’imaginer la vie sans le télémètre et son boitier mythique. Il faut dire que le système compact légendaire de la marque Allemande est  à ce point attachant qu’il est difficile de s’en séparer sans état d’âme. Il est certain que pour celui qui utilise des optiques entre 28 et 75mm, difficile de se passer de son M qui est un modèle de simplicité et d’efficacité depuis plus de six décennies. Le viseur très clair du M et son télémètre est un réel plaisir à utiliser au quotidien. Le boitier M240 est le digne représentant de la lignée des Leica M. Beau, efficace, il permet d’exploiter au mieux les meilleurs optiques de la marque.

Alors, peux t’on remettre en cause le Leica M pour ce Leica SL et son gabarit imposant et aux formes généreuses ?

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Bien évidemment, il s’agira d’un choix très personnel et il n’est pas question de répondre en lieu et place de quelqu’un. Malgré tout, je pense que pour celui qui utilise les focales de 24/28mm jusque 50/75mm et des optiques compactes (monture M) aux ouvertures plus standards telles que les Elmarit, Summarit, Summicron et un degré moindre les Summilux, le Leica M avec son format plus ramassé, son télémètre clair et efficace reste un choix très judicieux. Il allie les mêmes ingrédients depuis des décennies à savoir esthétisme, compacité, simplicité et efficacité.

Le test du M240 : https://fae59.com/2013/04/05/lemprise-en-main

Alors que peut apporter le Leica SL dans ce contexte ? En réalité, il peut permettre à son utilisateur de disposer d’un ensemble boitier/optique mieux équilibré avec des optiques plus conséquentes telles que les objectifs à monture R, les Noctilux ou des téléobjectifs de la marque du style Summicron-M 90mm APO, voire toute la série des Summilux (21, 24, 28, 35, 50) qui sont limites sur un Leica M. Son viseur numérique de très haut niveau optimisera en outre véritablement la mise au point des optiques à longues focales (75mm et plus) ou macro, ce qui n’est pas le point fort du Leica M, loin s’en faut…  Mêmes éléments pour les optiques à grandes et très grandes ouvertures type Summilux et Noctilux, en monture M ou R. Non seulement l’équilibre sera meilleur comme évoqué plus tôt mais les problèmes de mise au point à pleine ouverture rencontrés par certains seront proprement effacés par le viseur de Leica SL. Sur ce plan, le boitier est remarquable de confort et d’efficacité et permet l’utilisation de ces objectifs sans aucune contrainte avec un gain de rapidité plus qu’évident. Au-delà de cette faculté à rendre la mise au point plus facile, quelle que soit l’ouverture ou la focale utilisée, les caractéristiques techniques de l’appareil conjuguées du niveau de la sensibilité minimale (50 isos) et de vitesse minimale d’obturation (1/8000s) augmentent les possibilités offertes par l’appareil par rapport au Leica M sans obligation d’utilisation de filtre gris/neutre.        

 

Le bilan :

Le Leica SL est un appareil bien né. Utilisé avec les objectifs SL ou autre objectifs autofocus de la marque, Leica fait le pari de concurrencer les reflex professionnels des autres marques. Malgré quelques erreurs de jeunesse mais aussi d’évidentes qualités, il trouvera sans doute sa place dans les mains de photographes qui attendaient le retour du reflex par la marque Allemande, possesseurs d’optiques R en tête qui rêvaient de pouvoir les remettre en service (il faut dire qu’il existe de très très belles choses sans cette gamme) dans des conditions optimales.

Mais si Leica a décidé de se relancer sur le secteur du Reflex, cela est fait de manière radicalement différente de la concurrence. Le Leica SL a sa propre logique. Elle pourra déplaire mais elle est unique, plus intuitive qu’il n’y paraît et une fois passées les premières minutes de tâtonnement, on peut s’approprier cette logique qui devient une sorte de retour à l’essentiel, en toute simplicité.

Au final, ce SL est bien plus attrayant une fois exploité sur tous ces aspects. Potentiellement, il pourra intéresser tous les possesseurs d’optique Leica car ce boitier fait étalage d’une force tranquille, il est complet, puissant et à l’aise sur tous les terrains. Si il offre une excellente qualité d’images comme tout bon Leica,  il est très efficace en toutes circonstances, hyper réactif et permet un gain de rapidité avec toutes les objectifs compatibles, notamment avec les optiques à mise au point manuelle telles que les montures M et R.

Alors reste le cas épineux et récurrent avec tous les matériels Leica, le prix… A 5900 euros le boitier et 4300 euros l’objectif, c’est donc 10200 euros qu’il faudra débourser pour acquérir cet ensemble. La note est (très) salée et ne reste évidemment accessible qu’aux plus fortunés d’entre nous. Simplement, à mon sens et concernant le boitier, la qualité de fabrication est sans égale sur le marché tant au niveau des matériaux utilisés qu’au niveau de la qualité de l’assemblage. Et puis à 6900 euros le boitier seul, c’est-à-dire un prix sensiblement équivalent à celui du Leica M, ce n’est pas forcement délirant si on compare les caractéristiques mais aussi les très larges possibilités offertes par le Leica SL.

Les avantages :

Capteur performant (dynamique, définition, haut-isos), qualité de fabrication, viseur spacieux magnifique, boitier Leica universel pour toutes optiques de la marque, autofocus de très haut niveau avec le zoom (couverture, suivi…), silencieux, déclenchement feutré, complet (buffer 2 Go, Wifi, GPS, USB 3.0…), stabilisation avec le zoom, enfin un dispositif de nettoyage du capteur intégré, mode vidéo 4K, double slot pour cartes SD, bon écran LCD tactile, écran supérieur, 50 isos natif, obturateur 1/8000s, au final boitier complet et très homogène…

Les inconvénients :

Zoom énorme pas exceptionnel et (trop) cher, pas de stabilisation du boitier, poignée de préhension un peu trop grosse, boitier qui pourra paraître gros aux habitués des matériels Leica, autonomie qui aurait pu être améliorée, écran arrière non orientable, pas d’obturateur électronique parfaitement silencieux qui autorise au-delà de 1/8000s comme le permet le Leica Q, prix très élevé…

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NB : En ce que me concerne, je réfléchis activement à savoir si ce Leica SL ne devient pas mon boitier principal en lieu et place de mon M 240, justement en raison des opportunités qu’il m’apportera dans ma pratique. Etant un adepte du Noctilux 50 mm à côté de mon Leica Q, j’avoue que le Leica SL m’apporte confort et efficacité. En clair le Leica Q pour les focales de 28 et 35 mm (voire 50mm si besoin), et le SL pour le Noctilux et mon Summarit 90mm (que j’aime beaucoup). Bien évidemment et pour précision si besoin, bien qu’intéressant pour celui qui aime ou qui a un besoin impératif de l’Autofocus , le zoom ne m’intéresse pas.

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