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Après les tests des Ms Optics Apoqualia-G 28mm f2 et l’Apoqualia-G 35mm f/1.4, optiques très atypiques et si intéressantes, c’est un Perar 17mm qui vient renforcer la gamme artisanale du fabricant Japonais Monsieur Sadayasu Miyazaki. Il s’agit d’un minuscule objectif qui, au-delà de cet encombrement minimaliste, ne manque pas d’arguments pour convaincre les adeptes des très grands-angles. Découvrons cet ambitieux objectif.

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Présentation Ms Optics : 

Basée à Funabashi au Japon, la Société Japonaise MS Optics est née de l’ambition de son fondateur, Monsieur Sadayasu Miyazaki, de produire des optiques en tout petit nombre et ayant une réelle capacité à capter la lumière de manière radicalement différente que les objectifs traditionnels. Bien connu des possesseurs de Leica, la marque a déjà proposé des objectifs réputés tels que le Perar ou le Sonnetar. Ancien designer industriel, après des passages chez TOMY (jouets) et Pilot (stylos), il s’était spécialisé dans l’adaptation d’optiques diverses et variées sur les appareils Leica. Âgé de 76 ans et désormais à la retraite, il conçoit ses optiques dans un atelier chez lui depuis une dizaine d’années. Bon vivant et homme très joyeux, il a imaginé des objectifs à son image, créatifs et amusants.

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Monsieur Sadayasu Miyazaki

 

Les images test ont été réalisées avec un Leica M10. Nul doute que les résultats en argentique devraient être pour le moins intéressants et sans aucun doute qualitatifs.

Les  productions des objectifs MsOptics se situent toujours en nombre réduit aux alentours de 400 à 600 pièces. On peut donc parler sans conteste de séries limitées et il faudra en acquérir un exemplaire rapidement sous peine de ne plus en trouver, sinon en occasion.

Test des Apoqualia-G 28mm f2 et l’Apoqualia-G 35mm f/1.4

Test du Sonnetar 50mm f/1,1 de MS-Optics, le micro Noctilux

 

Présentation de l’objectif :

L’emballage de l’objectif est des plus sommaires puisqu’il se présente sous la forme d’une boite blanche simple où est inscrite la dénomination de l’objectif et ses caractéristiques. Le Perar est effectivement minuscule car il ne fait pas beaucoup plus d’un centimètre de longueur et son poids est de soixante grammes. Idéal pour le loger dans sa poche une fois monté sur un Leica M.

La construction, pour une fabrication artisanale, est plutôt qualitative. Les bagues sont fluides et se manipulent aisément. Les lamelles de diaphragmes sont très fines et donne une forme d’ouverture plutôt circulaire. La mise au point se fait à l’aide d’un petit ergot vissé très facile de préhension. La sélection de l’ouverture est plutôt originale puisqu’elle se fait à l’aide du pare-soleil et que le sens est inversé par rapport aux optiques Leica, de l’ouverture la plus grande à droite jusque la plus fermée à gauche. Le pare-soleil plats et vissable sur l’optique est en métal et de bonne facture, particulièrement bien usiné. Le minuscule bouchon arrière est en plastique tendre et mériterait un peu plus d’attention de la part du constructeur car ils font très légers.

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Pour le test, monté sur un M10, l’ergonomie est bonne et permet une utilisation somme toute facile. Il faudra cependant passer par une phase d’apprentissage pour maitriser la pratique des objectifs MS-Optics. En effet, l’absence de bague de diaphragmes impose une méthodologie spécifique qui consistera à tourner dans un premier temps le pare-soleil pour choisir l’ouverture et puis manipuler l’ergot de mise en point en effectuant la visée. Rien de bien complexe donc mais un petit coup de main à assimiler qui ne prendra que quelques minutes. Il faudra en outre apporter une attention toute particulière au placement de ses doigts lors des prises de vue car la focale extrême ne permet la moindre approximation à ce niveau sous peine de les visualiser sur l’image.

Les caractéristiques techniques :

– Monture Leica M Standard.

– Disponible en Noir ou Silver

– Ultra Grand Angulaire avec angle de champ de 100°.

– Focale de 17mm.

– Pare Soleil en métal servant à régler le diaphragme.

– Ouverture maximale f/4.5 – Minimale f/16.

– Poids: 60 grammes.

– Epaisseur: 1,02 centimètres.

– Monture Leica avec couplage du télémètre de 0,85m jusqu’à l’infini.

– Mise au point minimale d’environ 0,6m pour les appareils non télémétriques pourvus d’une visée électronique.

– Adaptable sur appareils Sony avec une bague d’adaptation (non fournie).

 

La qualité d’image :  

A f/4,5 et f/5,6, la qualité d’image au centre est de très bonne facture mais il faut être clair, les bords de la scène photographiée seront d’assez faible niveau, ce qui est pour le moins classique et attendu sur ce type d’objectif. A partir de f/8,0, l’image devient bien plus homogène sur l’ensemble du champ. Le vignettage est aussi très présent sur les plus grandes ouvertures et ne deviendra que très discret à partir de f/8,0. Le contraste est lui d’excellent niveau dès la pleine ouverture. Les aberrations chromatiques sont très bien contenues et autoriseront sans contraintes les images en couleurs qui ne souffriront que très peu de ce phénomène.

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La déformation et distorsion de cet objectif sont importantes, ce qui est bien logique au regard de la focale et de son gabarit. Bien évidemment, il faudra donc être très attentif au placement de l’optique par rapport à la scène photographiée pour éviter les effets disgracieux et irrattrapables. La visée numérique, sur écran (live-view) ou à l’aide d’un viseur électronique externe, permet de visualiser l’image réelle obtenue et est donc d’un grand secours avec ce type d’objectif afin de réaliser un cadrage précis et le plus rigoureux possible. Avec le SL ou le M10 (Visoflex), pas de souci avec la possibilité d’une visée électronique précise et juste.  

Il est évident que les logiciels de post-traitement pourront facilement, dans de nombreux cas, redonner à l’image un aspect plus naturel et corriger les déformations et distorsions de l’objectif.

 

Le rendu :

Soyons clair, aux grandes ouvertures, ça vignette, ça filoche allègrement dans les coins et la tenue en main ne supportera que très peu les grosses approximations. Mais le rendu global est très bon avec une restitution des couleurs et des contrastes fidèles, dans la lignée des autres optiques de la gamme.

Logiquement, les meilleurs résultats seront obtenus à partir de f/8,0 et à partir de cette valeur, les paysagistes y trouveront sans doute leur compte. A noter que cet objectif se prêtera tout particulièrement à une utilisation en Hyperfocale. En réglant judicieusement l’optique sur f/11 et en choisissant une distance de 1,4 mètre, tout sera net de 0,6 mètre à l’infini. Très pratique pour faire des images à la volée sans visée ou pour ne se concentrer que sur le cadrage final.

Pour cette optique peu lumineuse dans l’univers Leica, il est évident qu’il faudra l’utiliser dans des conditions de lumière relativement favorables. Malgré tout, les boitiers actuels permettront, au vu de leurs performances à hautes sensibilités, de faire des images dans des contextes différents, y compris en intérieur. La série d’images de la galerie de l’article, réalisée en extérieur un jour plutôt terne mais aussi dans un musée (mélange de lumière du jour et artificielle), démontre de la capacité de l’optique à s’adapter à des environnements diverses avec un dynamisme étonnant.     

J’ai en outre relevé une particularité de cet objectif pour capter les lumières intenses. Il se forme autour d’elles une sorte de halo qui intensifie clairement la sensation de très fort éclairage. Ceci est plutôt agréable et dénote bien de l’originalité des formules optiques choisies par le concepteur.

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Conclusion :

Face à la concurrence (Zeiss 18mm, Leica 18mm, Voigtlander 15mm), cet objectif présente une qualité d’image de très bon niveau et des atouts indéniables pour celui qui aime ce type de focale très large. Le premier de ces atouts est bien évidemment son impressionnante compacité. Ensuite, c’est son prix plutôt abordable qui rendra ce Perar 17mm attractif puisqu’il ne vous en coûtera que 950,00 euros pour l’acquérir.

Il faut être cependant conscient que nous sommes en présence d’une focale extrême et son utilisation devra être bien ciblée avant acquisition. En effet, ce genre d’optique permet des effets spectaculaires lorsque l’on sait l’utiliser avec un évident côté particulièrement ludique. En contrepartie, elle demande une prise en main un tant soit peu maîtrisée pour donner tout son potentiel.

Très dynamique et créative, un tel objectif doit laisser parler l’imagination et autorisera des effets particulièrement spectaculaires. Le maître mot sera donc d’oser car les résultats, si ils peuvent parfois paraître étranges, sont parfois très convaincants. Sans être un spécialiste ni profondément adepte de ce type de focale, j’avoue m’être beaucoup amusé, notamment en osant des plans rapprochés pour des images souvent surprenantes (cf la galerie d’images).  

 

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Je remercie tout spécialement TAOS Photographic pour le prêt de l’objectif, pour la confiance témoignée ainsi que l’extrême sympathie des échanges.

Lien du Perar 17mm sur le site TAOS. 

Ci-dessous, une galerie d’images test réalisée avec l’ objectif Perar 17mm et le Leica M10. Pour chacune des images, la focale est indiquée en bas de l’écran.

 

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