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Le Fuji X100 est arrivé il y a maintenant trois ans sur le marché de la photographie, s’imposant très vite comme le compact haut de gamme sans concession que beaucoup d’amateurs éclairés attendaient impatiemment. 

Le Fuji X100s est son digne successeur, significativement amélioré par rapport au X100, il garde l’esprit minimaliste du compact ultra complet tout en faisant progresser le principal, à savoir la qualité d’image.  fujifilm-100sx-black-front-back-view Avec son excellent capteur APS-C de 12 mpx, son double viseur optique et électronique, son look vintage ravageur, le Fuji X100 premier du nom a très largement réussi son entrée sur le marché de la photo. Il a permis à nombre de photographes amateurs exigeants d’exaucer un fantasme bien présent à cette époque, la possibilité de faire de la photo hyper qualitative avec un seul appareil, sans compromis en ce qui concerne les résultats. Il faut bien sûr préciser que le X100 initial n’était pas parfait, un autofocus un peu lent notamment en faible lumière, une ergonomie discutable, une autonomie un peu faible, voici les principales critiques qui ont jalonnées les premiers mois d’existence de ce formidable appareil photo.

Et puis, il y a eu ce problème de lamelles d’obturateur qui restaient collées sur nombre d’appareils des premières séries de X100 et qui malheureusement ont fait reculer beaucoup d’utilisateurs pourtant enthousiastes. Fuji pensa d’abord qu’il s’agissait d’un problème de mauvaise manipulation car en haute lumières et dans certains cas de figure, il résultait la même énorme sur-exposition sur les images. Il y eut donc une phase d’incompréhension et d’atermoiements divers, phase qui faisaient penser à certains que Fuji ne reconnaissait pas ce problème. L’ire de nombreuses personnes se déchaina sur les forums, venant écorcher la réputation de cet appareil qui ne méritait pas cela. La firme Japonaise finit par se résoudre à constater que le problème de lamelles collées était véritablement présent sur certaines séries et que seul le changement du bloc optique corrigerait cela. Mon propre X100 fut victime de ce problème au bout de deux ans et demi et fut pris en charge gratuitement par Fuji, hors délai de garantie légale.

Le concept du Fuji X100 était donc clairement établi.

Un boitier compact haut de gamme, doté d’un capteur APS-C de 12 mpx, d’un objectif fixe équivalent 35mm f/2, d’un viseur double optique et électronique, le tout dans un boitier compact solidement construit et un prix abordable pour qui souhaite un appareil photo unique avec lequel on peut faire énormément de choses. A ce petit jeu, le pari de Fuji est réussi. Si il n’est pas le compact le plus portable des appareils, les résultats obtenus sont excellents pour qui pratique la photo posée, de rue, de paysages ou de reportages divers. La qualité d’image est de très haut niveau et l’appareil facile à vivre. A noter que le firmware version 2.0 que Fuji a mis à disposition pour les possesseurs de X100 première génération a apporté 32 améliorations qui ont permis de donner un sérieux coup de jeune à cet appareil déjà très performant. Je trouve à cet effet que Fujifilm est à féliciter tout particulièrement car il y a à mon sens très peu de constructeurs qui prennent la peine de mettre à jour un appareil vieux de trois ans alors même que son successeur est sorti.   

Tout ceci précisé, venons en donc au X100s, objet de cet article. 

Si le boitier reste parfaitement identique en terme de présentation, je me demandais vraiment ce que Fuji pouvait bien trouver pour rendre encore meilleur le X100. Plus de pixels ? un viseur amélioré ? un AF plus véloce ? Du coup, je suis resté insensible à l’appel de la nouveauté de Fuji lors de la sortie du X100s. Et puis, un beau jour, j’ai eu une envie irrésistible de refaire des images avec ce merveilleux boitier. J’ai donc décidé de racheter un X100s pour bénéficier malgré tout des dernières technologies de Fuji. Quel régal que ce boitier si complet, qualitatif et les améliorations apportées sur le nouveau modèle sont vraiment significatives. Le X100s est clairement un cran haut dessus du X100, capteur X-Trans II sans filtre passe-bas de très haut niveau, viseur EVF amélioré, meilleur AF, processeur EXR II rendant le X100s plus rapide, l’objectif semble un poil meilleur aussi aux grandes ouvertures, performances excellentes en hautes sensibilités…Bref, de véritables gains pour ce boitier compact haut de gamme qui m’impressionne réellement en termes de résultats.

Une fois n’est pas coutume, commençons par le point négatif de ce X100s. J’attendais un autofocus plus rapide, notamment en faible lumière. Disons le tout de suite, c’est le cas. L’autofocus a gagné en vélocité mais pas au point attendu. C’est à mon sens le seul problème notable sur cet appareil. Si il est plus réactif en faible lumière et si sa mise au point se fait de manière plus précise sur le sujet choisi, j’avoue que j’attendais mieux sur la capacité à faire la mise au point quasi instantanément. L’intégration de la conjonction d’un système à détection de phase et de contraste faisait augurer des performances de très haut niveau, la déception est somme toute relative mais bien présente. Attention, la mise au point se fait bien dans la plupart des cas mais par moments, le patinage et l’incapacité à faire le point est quelque peu agaçante. Rien de rédhibitoire mais il ne faudra pas acheter un X100s si on souhaite un autofocus de course. Pour ma part, habitué à la mise au point télémétrique, je ne ressens pas de gêne particulière si ce n’est une relative frustration très ponctuelle.

Au rayon des satisfactions, je parlerai d’emblée et surtout de la qualité d’image qui est époustouflante. Que ce soit au niveau du piqué ou de la montée en haute sensibilité, le mariage à trois de l’objectif Fujinon 23 mm f/2 (équivalent 35mm), du capteur X-Trans II et du processeur EXR II fait des miracles. Le rendu est excellentissime. Un piqué d’enfer sans agressivité, des couleurs à la Fuji et un modelé impressionnant pour un capteur qui n’est pas plein format. Mes essais jusque 3200 isos m’ont démontré l’incroyable capacité du boitier Fuji à être aussi à l’aise de 200 à 3200 isos. Par habitude, je ne vais pas aux dessus de cette sensibilité (2000 isos est un vrai maximum pour moi en réalité). L’objectif a semble t’il été un peu amélioré, certainement pour pouvoir suivre la montée en définition du petit nouveau. Les photos à pleine ouverture sont parfaitement exploitables et le bokeh plutôt crémeux très agréable pour un capteur APS-C.

La construction du boitier est solide, les accessoires nombreux et ceux du X100 parfaitement compatibles. Un point qui me semble important à soulever est l’autonomie et les batteries. Le X100 avait un défaut un peu agaçant, à savoir que le logement de la batterie n’avait pas de détrompeur permettant de la placer correctement d’emblée. C’est exactement la même chose sur le X100s, les ingénieurs Nippon auraient tout intérêt à se pencher sur ce détail qui peut faire perdre un temps précieux lors du changement de batterie. L’autonomie est aussi un vrai sujet. Reprochée à Fuji, cette autonomie est de 250/300 images maximum (sans flash et affichages excessifs). Pour ma part, je considère cette performance comme tout à fait honorable au regard de la taille du boitier et de sa vocation d’appareil plutôt tranquille. Il sera très simple de multiplier les batteries de rechange, batteries qui sont très compactes et peu chères (en compatible notamment). Une petite astuce simple sera de faire une marque sur chacune d’elles pour ne pas perdre de temps lors des changements. 

La visée est un des points forts du Fuji X100s. Doté d’un viseur hybride optique et électronique, chacun de nous peut travailler avec le viseur qui lui convient, un vrai luxe que seul Fuji propose. Le viseur optique est inchangé et les nombreuses informations qu’il recèle seront particulièrement appréciables. Le viseur électronique a pour sa part été entièrement revu. Le modèle de 1 440 000 points laisse la place à un viseur d’une définition de 2 360 000 points, soit une hausse de plus de 60%. Le gain est parfaitement perceptible dès que l’on porte l’oeil à ce viseur, que ce soit sur le plan de la définition ou du contraste qui sont bien meilleurs. Malgré tout, celui ci reste un viseur électronique et ne saura remplacer un viseur optique. Il fait bien son travail et est très pratique dans certaines situations. 

L’ergonomie, si elle est très proche de celle du X100, elle diffère malgré tout sur quelques points par rapport à son prédécesseur. Les menus sont désormais très clairs et bien agencés. Cet appareil est particulièrement complet, le paramétrage pourra être très pointu et adapté à toutes les volontés de son utilisateur. Les différentes molettes sont devenues plus fermes, évitant les nombreux changements de réglages intempestifs connus avec le X100. une très bonne chose donc. Le bouton RAW qui ne servait pas à grand chose est remplacé par une touche Q qui permet d’afficher l’ensemble des réglages de l’appareil sur l’écran du boitier, très pratique. Ecran qui n’a pas subit de modifications techniques par rapport à la première mouture. Au chapitre des regrets, j’ajouterais que je trouve vraiment dommage qu’un tel boitier ne soit pas doté d’un écran articulé car cela ouvrirait des perspectives créatives indéniables à ce type d’appareil. L’écran est donc bon et correct, il est à signaler qu’il est possible dans les menus de le configurer en boostant l’affichage plein soleil, mode relativement efficace qui améliore grandement la visibilité en lumière forte. 

Au rang des améliorations, le X100s s’est vu doté d’une mise au point réduite à 50cm au lieu des 80cm sur le X100. Un véritable avantage pour ne pas avoir à changer de configuration (passage en mode macro) lors des prises de vue rapprochées. Il faut aussi noter une meilleure réactivité du boitier qui est disponible plus rapidement au démarrage, deux fois plus vite que le X100 en réalité. La section mise au point manuelle a aussi été revue pour faciliter ce mode opératoire avec une véritable innovation nommé DSI pour « Digital Split Image ». En résumé, il s’agit d’un dispositif de stigmomètre numérique couplé au capteur X-Trans II. Au final, si l’idée est séduisante, j’avoue ne pas avoir été séduit plus que cela par ce système de visée. A creuser peut être pour en apprécier la précision extrême annoncée. 

Les plus du X100s

  • Qualité d’image en hausse (même si le X100 est encore dans le coup).
  • Meilleur AF même si…
  • Meilleure ergonomie.
  • Plus réactif.
  • EVF amélioré.

Les regrets 

  • Toujours pas d’écran orientable.
  • AF pas encore assez rapide. 
  • EVF perfectible encore.
  • Pas de détrompeur sur le boitier pour les batteries.

Reste le prix, que pensez du tarif de 1000 euros ? Il faut considérer que le Fuji X100s est un système complet à part entière. Une fois adjoint deux batteries supplémentaires, une petite sacoche et un pare-soleil, plus de frais à déplorer. Concernant le pare-soleil, son prix de 89 euros pratiqué est complètement délirant. Pour ma part, un modèle à 5 euros compatible trouvé sur le net fait très bien l’affaire. Alors pour 1000 euros, on peut aussi avoir un reflex d’entrée de gamme avec un objectif. Simplement, ce compact, plus encore que quelques autres (Leica X2, Ricoh GR…), assure un rapport qualité/prix/performances tellement abouti qu’il est difficile de ne pas succomber à son charme. Si vous avez un X100, le passage au X100s peut s’avérer intéressant si vous souhaitez disposer des améliorations notables qu’il propose. Sinon, le X100 reste un boitier performant et endurant. Mon modèle qui a trois ans déjà fonctionne encore comme au premier jour malgré de nombreux déclenchements.

En conclusion, pour celui qui cherche un boitier simple et ultra performant, aux multiples possibilités en photo de nuit, le X100s est le compagnon idéal. Il tient dans une poche et permet donc de l’avoir avec soi en toute circonstances. Les nombreuses améliorations apportées au modèle original permettent au X100s d’atteindre un niveau de performances impressionnant. La vocation de ce boitier n’est pas de remplacer un reflex sur des sujets rapides ou qui demandent une vélocité extrême. Par contre, pour celui qui cherche le partenaire idéal de ballades photographiques en toutes circonstances, de jour ou de nuit, le Fuji X100s est véritablement un des candidats des plus sérieux car sa qualité d’image de 200 à 3200 isos est sans concession.  

La rumeur fait état d’un X200 avec un capteur plein format. Si l’information s’avérait exacte, je serai très certainement très motivé à tester le boitier au plus vite…

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