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Cela faisait plusieurs années que je souhaitais visiter une prison désaffectée et malgré plusieurs opportunités avortées, mon envie restait intacte lorsque j’ai pu enfin réaliser ce projet. La prison en question fut celle baptisée H15 (ou grand dôme) car il parait que la première personne qui a pénétré les lieux juste après la fermeture est restée quinze heures à visiter ces grand édifices.
Alors, légende ou réalité, il reste malgré tout que cet établissement pénitencier est un des sites Urbex les plus envoutants qu’il m’a été donné de visiter…
C’est une par une belle matinée d’hiver que nous nous sommes rendus à la prison H15, site Urbex réputé qui attise bien des convoitises. Il faut dire qu’une prison est un lieu peu commun et qui suscite bien des interrogations chez le commun des mortels.
Pour pénétrer dans le lieu proprement dit, il nous faudra faire tout le tour de ces murs d’enceintes qui délimite l’espace alloué à l’établissement. Une fois à l’intérieur, la vision est édifiante, une sorte de malaise s’installe dans la mesure où il l’univers d’angoisse est parfaitement palpable. Découvrant des cellules d’accueil collectives puis de minuscules cabines qui devaient servir aux premiers échanges de l’incarcération, nous arrivons ensuite aux cellules proprement dites qui s’articulent autour d’une imposante galerie sur cinq niveaux qui fait immédiatement penser à un immense navire chancelant. Les cellules font à peine une dizaine de mètres carré et pourtant, au vu des portes-étiquettes présents sur les portes, elles accueillaient pas moins de trois prisonniers.
Nous visiterons ensuite les locaux administratifs, les cuisines, la bibliothèques, les ateliers et puis ce fut en ce qui me concerne la partie la plus impressionnante, les cellules d’isolement avec son mobilier scellé au sol et ses cours de promenade individuelles qui font ressentir plus durement encore ce que peut être l’univers carcéral et la sensation intime que l’on peut éprouver lorsque s’opère la privation de liberté.
Les inscriptions sur les murs sont autant d’interrogations car si certaines ont visiblement été réalisées après la fermeture de l’établissement, d’autres sont clairement des messages laissés par les prisonniers eux-mêmes. Et ces messages sont parfaitement ambigus car ils témoignent à la fois de la rage et de la fureur des occupants à vouloir quitter les lieux mais aussi de l’attachement et des liens forts qui existent pour certains à partager la promiscuité de cet extraordinaire endroit.
La visite se terminera par la découverte d’un mirador et des aménagements extérieurs de cet immense complexe, terrains de sports et différentes dépendances où il me semble avoir notamment décelé (sans certitude) des boxes servant à permettre aux prisonniers de partager une véritable intimité personnelle. Les terrains de sport sont bien entendus couverts de câbles tendus destinés à empêcher les évasions par hélicoptère…
C’est plein d’humilité et de compassion pour les personnes ayant vécu en ces lieux, pour les personnels pénitenciers bien plus encore que les prisonniers que j’ai quitté ce lieu fascinant.
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J’ai toujours un petit « frisson » quand je reçois le mail signalant une nouvelle publication chez toi. Une nouvelle fois, j’apprécie beaucoup cette série, c’est du lourd, dans tous les sens du terme si je puis dire. J’applaudis !
Merci beaucoup pour ce commentaire Cécric, j’apprécie vraiment.
Ouais beau boulot…
Etant l’un des premiers à l’avoir « faite », je me suis tapé 1 jour et demi de détention + le tribunal…
Merci beaucoup Dimitri.
Je me souviens effectivement de ta mésaventure.
Cependant, j’aurais aimé, comme toi, fait cette visite dans les premiers, l’univers devait être encore plus évocateur.
Les désagréments en moins.
Justesse et lumière et géométries est de sortie dans vos prises de vue ; je pense que c’est en France, il y a beaucoup de ressemblance avec la prison de la santé en intérieur.
Merci beaucoup.
C’est effectivement en France (et ce n’est évidemment pas la Santé).
J’aime beaucoup cette série qui ne peut, je crois, laisser personne indifférent… Bravo !… J’avais une question technique, si vous me permettez.
J’ai remarqué quantité de photo prises à de grandes ouvertures (2,8 , 2 , 1,7) avec des vitesses très importantes (1/2000 et plus rapide encore). Quel est le sens de ce choix, c’est ma première question. Car spontanément, j’aurais opté pour des vitesses plus lentes et des ouvertures plus petites donnant une plus grande profondeur de champ. Mais, et c’est ma seconde question, j’ai l’impression d’une très grande profondeur de champ malgré ces grandes ouvertures, ce qui me laisse près étonné… Si vous pouviez m’éclairer, cela me ferait plaisir.
Merci, en tous cas, de partager votre travail.
Merci beaucoup pour le commentaire.
Outre le manque de lumière qui ne transparait pas trop sur le rendu global, j’aime aussi la restitution des images à grandes et très grandes ouvertures.
La profondeur de champ qui parait plutôt grande est plus subjective que réelle et vraisemblablement accentuée par la compression des images sur le site.
Il faut voir l’image source traitée, elle est beaucoup plus subtile que sur le site, c’est dire…
Le Q est un fantastique boitier qui est doté d’un optique hallucinante de qualité.
Sa dénomination de Summilux est très loin d’être usurpée !!!
C’est la première fois que je vois une telle profusion d’images sur site abandonné. Tu as bien su exploiter ce lieu et chaque photo a quelque chose à nous montrer. Du beau travail qui me fera revenir sans nul doute par ici. A bientôt.
Merci beaucoup Fred.
Bonjour,
une bien belle série, un traitement N&B superbe (comme d’habitude): bravo!